Vriksâsana, l’arbre
Vriksâsana est l’une de mes postures préférées. Mes élèves vous le confirmeront, je leur propose régulièrement :-).
Je ne suis pas sûre de pouvoir expliquer pourquoi d’ailleurs…sans doute car il représente beaucoup et permet d’apporter stabilité et sérénité physique et mentale.
Il y a tant de choses à dire sur l’arbre que mes propose sembleront minimalistes et incomplets…
Aussi, je vous dirai ce que cela m’évoque, là , maintenant, au moment où je partage ces quelques réflexions avec vous.
Concernant la posture, il s’agit à la fois d’un équilibre et d’un étirement.
- Position de départ : debout, pieds joints, bassin rétroversé
- Prise de la posture:
- déhancher à droite/porter le poids du corps sur la jambe droite
- ramener le genou gauche à la poitrine
- passer le bras gauche à l’intérieur de la jambe levée et saisir la cheville
- ouvrir la jambe vers l’extérieur et plaquer la plante de pied à l’intérieur et haut de la cuisse de la jambe d’appui
- joindre les paumes de mains devant le plexus solaire, la racine des pouces au niveau du nombril
- on s’aide du regard sur un point fixe ou au sol devant soi pour établir et stabiliser l’équilibre
- Maintien dans la posture:
- les épaules demeurent basses, le bassin rétroversé, le visage et mâchoires détendus
- les respirations peuvent être longues et profondes avec la possibilité de se concentrer sur manipura cackra.
- si l’équilibre est trouvé, sur une inspiration, les bras , mains toujours jointes, se lèvent à la verticale au dessus de la tête et poumons pleins les mains se posent sur la tête. La concentration peut alors se faire sur ajna cakra.
- les bras et les mains reprendront ensuite leur position initiale sur une expiration.
- Sortie de la posture :
- défaire les actions une par une
- retour en savasana pour laisser infuser la posture
Symboliquement, il peut évoquer tant de choses selon notre culture, notre expérience ou encore notre relation à la nature.
L’arbre du yoga, arbre de vie, arbre bronchique, arbre druidique, l’arbre Bodhi de l’illumination, l’arbre du jardin d’Eden, arbre refuge d’animaux, robustesse du chêne, souplesse du saule, arbre totem, mon arbre…
Attardons nous quelques instant sur l’arbre du yoga. Dans son ouvrage,B.K.S Iyengar, le décrit ainsi en faisant le lien avec les 8 membres, étapes du yoga décrit par Patanjali :
- les racines sont yama (que l’on peut décrire basiquement comme ce qu’il faut éviter de faire pour ne pas nuire à l’individu et à la société, maîtrise des organes d’action ) :
- ahimsâ : non violence (en acte et en parole, envers soi et autrui)
- satya : vérité
- asteya : absence d’avarice, non vol
- brahmacharia : contrôle du plaisir des sens
- aparigraha : absence de convoitise et de possession au delà du besoin
- le tronc est niyama : ce que nous devons faire pour le bien de l’individu et de la société
- saucha : propreté, pureté
- santosa : contentement ( se contenter de ce que l’on a)
- tapas : ardeur, effort
- svâdhyâya : étude des textes, étude du soi
- isvara pranidhana : abandon de soi
- les branches sont âsana : postures qui mettent les fonctions physiques et physiologiques du corps en harmonie avec le schéma psychologique de la discipline yoguique
- les feuilles sont prânâyâma : science du souffle, elles absorbent l’air extérieur et le relient aux parties internes de l’arbre.
- l’écorce est pratyâhâra : retrait des sens, déplacement des sens vers l’intérieur. L’écorce protège l’arbre, l’énergie qui y circule.
- la sève est dhârâna : concentration, la sève véhicule l’énergie pendant le voyage intérieur.
- la fleur est dhyâna: méditation, unité de l’être. L’arbre en bonne santé, avec une énergie abondante permet l’épanouissement de la fleur.
- le fruit est samâdhi : liberté, équilibre, paix , béatitude. Union du corps, du mental et de l’âme et confusion avec l’esprit universel.
Un équilibre nécessite et induit la concentration. Je m’appuie sur le regard et la respiration pour maintenir une stabilité. Parfois je vis la posture en visualisant cet arbre de vie du yoga.
Il m’arrive aussi de m’imaginer arbre, bien ancré dans le sol, y puisant son énergie par les racines. La sève monte ensuite progressivement dans le corps diffusant cette énergie et encourageant ainsi au redressement vers le ciel. L’arbre fait alors le lien entre la terre et le ciel.
Pour plus de photos d’arbres je vous invite à regarder l’article sur notre dernière Virée à l’Illwald .
Et je ne résiste pas à ce petit clin d’œil qui ne nous rajeunit pas 🙂 : https://www.youtube.com/watch?v=5PJbJs_iboo
Bel arbre à vous,
Namasté,
Céline