Prânâyâma et animalité
Dans le cadre de l’école de yoga nous rédigeons et présentons un mémoire sur la thématique de notre choix en rapport avec le yoga.
J’avais choisi de travailler sur le yoga et les animaux. Je vous en dirai plus une autre fois 😊 mais je voulais d’ores et déjà partager avec vous le passage sur le prânâyâma.
“Les hommes et les animaux respirent. Cela semble être une banalité…et pourtant respirer peut être un art et même devenir un art de vivre.
La respiration naturelle est celle qui se fait d’elle-même, sans qu’on y pense. Sans elle, nous ne serions pas. Elle ne nécessite aucun effort, aucune concentration. Elle est le résultat d’un ”simple” effet réflexe. A l’inspiration, le diaphragme descend et l’air emplit les poumons. Et à l’expiration, lorsque l’air ressort, les poumons – qui se sont un peu déformés sous la pression du diaphragme- reprennent mécaniquement leur forme initiale du fait de leur élasticité.
Cette respiration naturelle, que l’on dit basse ou abdominale, me fait penser à une respiration que je qualifierais d’instinctive, d’animale. De plus elle se situe au niveau du ventre, dans la région des chakra dont on peut établir un lien avec notre animalité (Mûlâdhâra , Svâdhishthâna et Manipûra) .
Son rythme s’accélère en cas d’émotion intense, positive ou négative, il ralentit en cas de détente ou de concentration par exemple. Comme pour l’animal, qui ne peut contrôler sa respiration, cette respiration abdominale est spontanée chez l’homme. Par contre ce dernier peut la moduler, apprendre à la contrôler, à la dompter.
La pratiquedu yoga s’appuie sur la respiration, le pratiquant apprend avec elle, d’elle et à travers elle.
Et « de même qu’un lion, un éléphant ou un tigre ne sont domptés que progressivement, de même le souffle doit être contrôlé par degrés, lentement, autrement il tue le sâdhaka[1] lui-même. » HYP II.15 ( Hatha-Yoga-Pradipika, traité de Hatha Yoga, Introduction, traduction et commentaire de Tara Michaël, 2017, Domont, édition Fayard, p 135)
Dans l’enseignement de Nil Hahoutoff notamment, il est proposé, lors des grandes respirations yogiques, d’associer un mantra à chaque étage de la respiration.
– 1er étage, respiration abdominale, basse : “ce qui m’est dû”,
– 2ème étage, au niveau des basses côtes, la respiration moyenne : “ce qui m’est permis” ; la sensibilité (à noter que l’on n’est jamais trop sensible mais parfois ”mal” sensible)
– 3ème étage, les côtes supérieures, la respiration haute : “ce qui m’est promis” ; le savoir, la connaissance, buddhi.
On perçoit notre part animale aux deux premiers étages :
– Ce qui est dû : le souffle, la respiration permet la vie humaine et animale. La première inspiration à la naissance se situe à ce niveau-là, et au moment de la mort, c’est de là aussi que vient la dernière expiration.
– Concernant la respiration moyenne, ce qui m’est permis : ce qui relève de l’émotion, du ressenti. On a le droit d’avoir des émotions. Et il est admis par beaucoup que certains animaux ont des émotions.
– Par contre, pour ce qui est de la respiration haute, avec l’ouverture de la partie supérieure de la cage thoracique, on est dans la quête de la spiritualité, du divin. Or cette quête semble être propre à l’homme. On peut ici faire le lien avec l’idée que l’homme cherche à se redresser en s’appuyant sur un travail de respiration.”
Evoquez ces mantras lors de votre prochaine pratique, expérimentez, respirez.
Namasté