Sthirasukham âsana
Les yogas sutras de Patanjali reprennent sous forme de 195 aphorismes les différentes étapes du yoga pour accéder à la libération (libération du Karma – loi de la cause et de l’effet, délivrance des entraves de la condition humaine).
J’aime à piocher dans ce traité et me poser sur tel ou tel sutra.
Cette semaine je me suis arrêtée sur l’aphorisme 46 du chapitre 2 :
« sthirasukham âsana »
Asana : être fermement établi dans un espace heureux »
(Traduction de Gérard Blitz)
Sthira : ferme, solide, durable
Sukha : bonheur
Äsana : posture
Il existe bien d’autres traductions. Celle évoquée par Swami Satyananda Saraswati dit que « la posture doit être stable et confortable ».
Pour la définir la Posture on peut parler de « la position du corps dans l’espace » ou encore de « l’attitude adoptée pour donner une certaine image de soi ou un positionnement tactique » (Larousse).
Pour moi, « sthirasukham âsana » s’applique à la posture pratiquée en yoga -l’âsana- et à l’attitude adoptée dans la vie personnelle ou professionnelle.
J’y vois une manière d’être qui me permet d’être bien et en accord avec moi-même. J’y assorti également une notion de souplesse induit par celle de confort et d’espace heureux.
De manière générale, installer et défaire une posture est tout aussi important que la posture en elle-même. Bien l’installer permet d’amener son corps et son mental vers la posture et ainsi mettre en place les conditions nécessaires à pouvoir être dans une situation de confort et de stabilité. De même, la défaire de manière respectueuse permet de pouvoir laisser infuser en soi ses bénéfices. Un de mes enseignements de l’école alsacienne de yoga disait : “quittez la posture avant qu’elle ne vous quitte”. Je trouve celà très juste et ce n’est pas forcément simple de savoir quel est ce moment.
Et au quotidien, finalement, il me semble qu’il en est de même.
Il me paraît donc important de trouver son chemin pour trouver la juste posture, celle qui est la bonne pour nous à un moment donné. La bonne posture ou la posture aboutie n’est pas forcément celle que l’on voit dans les magazines, c’est celle qui nous correspond qui est la bonne pour nous et elle est susceptible d’évoluer en fonction de ce qu’on met en place pour y arriver.